Pour un Autre Monde

mardi, mai 10, 2005

Journée des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions

Grâce au combat courageux du collectif "Comité pour la mémoire de l’esclavage" (CPME), le rôle de ce pays dans l'esclavage va enfin être révélé. Depuis trop longtemps la culpabilité historique des français à été occulté, il est temps que la mémoire historique permette enfin une réconciliation entre les anciens bourreaux et leurs victimes.

A cette fin, l'esclavage et la traite des noirs a été déclaré "Crime contre l'Humanité", loi du 21 mai 2001, comme le nazisme, et une journée des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions institué légalement. Chaques années à partir de 2006, cette commémoration aura lieu de 10 Mai. Depuis l’abolition de l’esclavage en 1848, il y a eu un silence total. L'histoire de la traite négrière, de l'esclavage continue d'être largement ignorée et négligée par les français. Pourtant, par la durée, la cadence, le rythme, la quantité (devrions-nous parler de quantité ?) de victime, même certaines occidentaux, même avec des hésitations, reconnaissent que, l’esclavage, malgré la chape de plomb, l’omerta qui, tuent une seconde fois les victimes, et méprisent les familles (Je pense aux déportés de couleurs de tous les Continents, aux familles Africaines éplorées et éprouvées), est contrairement aux idées imposées à coups de boutoirs dignes des campagnes de marketing, est le plus grand crime commis contre l’humanité. C’est pour cela qu’il faut populariser l’Histoire de l’esclavage. Cela favorisera un terrain qui n’autorise plus ces dérives. En quatre siècles et sans répit le monde chrétien a capturé, acheté, revendu cinquante millions d’êtres humains avec la complicité de l'Eglise. C’est le plus grand crime qui ait jamais commis contre l’humanité. Pendant près de 5 siècles, les Occidentaux, toutes les nations confondues, les blancs se sont acharnés, sur les personnes de couleur, ont développé des théories de destruction, ont détruit les personnes de couleur, se sont accaparés leur histoire et ce fait est sans précédent dans l’histoire de l’humanité, rendant l’esclavage crime des crimes, et ce pays et ses habitants coupables des coupables.

A partir d'aujourd'hui, la censure qui empéchait le devoir de mémoire s'écroule, une nouvelle Bastille tombe. Dans les écoles, les petits français vont enfin avoir accés à la connaissance historique de l'esclavagisme de leur pays. Ne pas vouloir voir en face son Histoire est une insulte à la mémoire des disparus, victimes des différents génocides ayant jalonné l’histoire contemporaine. Aussi convient-il de réviser les manuels scolaires. Pour l'instant ce thème ne bénéficie que d’une légère approche dans l’Education nationale, parce qu’il est abordé comme l’histoire d’une certaine composante de la société française. Il faut placer cet événement à sa juste place, c'est à dire au centre de tout l'enseignement au lycée. N'oublions pas que c'est grâce aux sangs des Africains de couleurs que des profits monstrueux ont financé les début du capitalisme. Sans capitalisme, pas d'esclavage, sans esclaves, pas de capitalisme industriel. Soyons certain que les fonctionnaires de l'éducation nationale feront leur devoir.

La prise de conscience citoyenne passe aussi par une modification du paysage urbain, avec la création de mémorial de la traite des Noirs, de Musées, de festivals, de bibliothéques, l'installation de plaques commémoratives sur les rues portant le nom d'armateurs de navires négriers et l'intégration dans les guides touristiques de l'histoire des négriers. Les français doivent se tourner vers leur passé pour le regarder en face; Le Devoir de Mémoire, qui est la plus grande de toute les Vertus Républicaine, doit les y aider. Car ceux qui oublient leur Histoire sont condamné à la répéter. Alors une réconciliation sera possible, sur une base saine, et une veritable indémnisation des pays d'Afrique envisageable. Bien sur, il faudrai chercher les descendants de ceux qui ont fait du profit sur le dos des personnes de couleurs pour qu'ils rendent l'argent aux descendants des victimes. Ca ne sera peut être pas facile; Dans ce cas là, l'Etat payera.

2 Comments:

  • Associer le capitalisme et la traîte est un peu hardi et rapide. Cependant ce n'est pas totalement faux. Les profits des produits coloniaux ont enrichi l'Europe, surtout l'Angleterre l'Espagne et la France. Mais par contre il faut prendre conscience d'une chose c'est que c'est l'avénement de la "révolution industrielle" qui a conduit à l'abolition.

    Les anglais se trouvant en avance, disposant des premières machines à vapeur ont eu d'un coup beaucoup moins besoin de la main d'oeuvre servile. Ils ont donc favorisé les campagnes abolitionnistes qui étaient destinées à nuire à l'économie de leurs voisins "techniquement arriérés" c'est à dire en l'epèce l'Espagne et la France.

    La France avait encore besoin des esclaves alors que l'angleterre n'en avait plus besoin.

    Il ne faut pas oublier que pendant les trente ans de traite illégale (les trente dernières années de l'esclavage en France) il y a eu (mais les estimations sont difficiles) pense-t-on autant de noirs traités que pendant les deux siècles précédents. Et là les conditions de voyage ont atteint des sommets dans l'horreur, avec des taux de perte en vie humaine extrêmes, mais des profits énormes pour cette "marchandise" devenue marchandise de contrebande.

    Par contre c'est un peu court de penser que les "blancs" sont les seuls responsables du phénomène. L'esclavage existait en Afrique (et existe encore sporadiquement) entre africains, et jamais les européens n'allaient en expédition dans le pays à la "chasse aux esclaves", ceux-ci leur étaient vendus par des africains de la côte.

    Toutes ces affaires sont toujours plus complexes qu'on le croit. Je me souviens d'une scène surréaliste en 1988 à la maison des esclaves de Gorée (l'île en face de Dakar qui a un temps servi de point de regroupement des esclaves destinés à la vente aux européens).

    Le guide aimait à faire des visites très "théatrales" faisant sonner les fers et jouant sur le pathos pour plaire à son public. Or à un moment un noir américain venu en "pélerinage" sur le continent africain a interpellé le guide l'air à la fois excédé et effaré et lui a dit : "heureusement que mes ancêtres ont été emmenés en Amérique car sinon je serais maintenant sûrement comme vous"(sic).

    On arrive maintenant à un point de l'histoire ou les chances se sont inversées, et où les descendants d'esclaves se trouvent incorporés dans des nations prospères et où les persécuteurs africains de leurs ancêtres sont dans la misère. Sic transit gloria Mundi.

    L'indemnisation ne me semble avoir aucune signification, tous les protagonistes étant morts je ne vois pas qui pourrait indemniser qui.

    Par contre faire de l'histoire, parler est indipsensable. Et l'on a vu au début des années 90 avec l'organisation de l'exposition des "anneaux de la mémoire" à Nantes que tout cela n'était pas facile et qu'il restait encore beaucoup de non dit.

    By Anonymous Anonyme, at mercredi, 11 mai, 2005  

  • Ce noir américain est un imbécile, on vit bien mieux en tant que noir à Dakar qu'aux USA, surtout si l'on réside le quartier des mamelles.

    By Anonymous Anonyme, at lundi, 20 juin, 2005  

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