Pour un Autre Monde

samedi, novembre 13, 2004

Un cadeau empoisonné

Aujourd’hui un problème.
Mère m’a offert un Ipod avec quelques disques. Déjà ce n’est que le modèle standard, et pas le spécial U2, celui que je voulais. J’ai remarqué que c’est souvent comme cela quand quelqu’un vous fait une surprise. Ce n’est jamais ce que vous auriez voulu avoir si l’on vous l’avez demandé. C’est bien la preuve qu’une société transparente est non seulement ethiquement plus pure, mais qu’elle est aussi plus efficace.
Surtout cela me pose un problème par rapport à mes résolutions suite à la réélection de Bush.
Que faire de cette Ipod ? Certes je pourrai le rendre à Mère, mais elle pourrait le prendre un peu mal. Je ne veux pas lui donner l’impression qu’elle à mal choisi.
Je pourrai sinon le détruire, ou le donner à un déshérité.
Bon, le détruire ça serai tout de même un geste de fanatique, sans parler de la pollution, donc..
Quant à le donner à un défavorisé, pour lui permettre d’accéder enfin à la culture, ça pourrait être une bonne idée. Sauf que si je lui donne le Ipod rempli de musique, il risque de le prendre comme un acte de charité, de se sentir humilié. Par ailleurs, c’est contribuer à accréditer l’idée que seules les entreprises multinationales -et donc la mondialisation- peuvent fabriquer ce genre de produit; Pire encore, puisqu’il est d’une marque bien connu, mon geste serai finalement une promotion de cette marque, et de plus, le défavorisé ayant appris à s’en servir sera incapable d’imaginer qu’un autre appareil puisse fonctionner différemment. En fait il deviendrai par ma faute prisonnier de cette marque.
Je ne sais vraiment pas quoi faire.
De plus si je m’achéte l’édition spéciale U2, Mère risque de s’en apercevoir, bien qu’elle ne comprenne rien à ces choses là. En fait, il faut que je garde celui qu’elle m’a offert pour quand j’irai la voir, c’est l’évidence.
Donc, je vais devoir le stocker en bas de mon placard. De toute façon, je refuse d’utiliser un produit imaginé dans une dictature idéologique libérale : a bas Bush !