Non à la Récupération !

Une enseignante victime d'actes d'incivilités fait depuis quelques jours sa promotion dans les média. La répétition du message atteint l'ampleur d'une propagande suspecte. Cette femme cherche sans doute à récupérer politiquement l'événement, pour jouer sur le sentiment de l'insécurité. Ou peut-être prépare-t-elle la sortie prochaine d'un livre sur sa vie ?

Pourtant, cet incident n'est en rien représentatif. L’établissement où il s’est déroulé n’était pas particulièrement difficile. Et, en dépit d’un contexte familial compliqué, l’adolescent responsable de cet acte était plutôt ordinaire. J’en déduis que ce qui s’est passé est un signe du divorce existant aujourd’hui entre les adolescents et les adultes. Que donc l’adolescent n'était justement pas responsable. Ce que reconnait l'enseignante, qui a déclaré qu'elle ne lui en voulait pas. Effectivement, quand on est si mauvaise enseignante qu'un de vos éleves cherche à vous agresser, on ne va pas en plus accuser la victime de cette enseignement. Ce n'est que la réaction légitime de défense naturelle face à un adulte qui impose la violence symbolique du savoir et de l’éducation. Des personne comme cette dame, qui ne présente même pas ses excuses à celui qu'elle a sans doute profondément humilié, pendant toute une scolarité, devrait être renvoyé, car elles sont de toute évidence incapable d'exercer correctement ce métier. De plus elle agite le chiffon Sarkozyste avec obstination, ce qui n'est pas compatible avec le devoir de neutralité des travailleurs fonctionnaires que nous observons tous. En attendant, depuis que leurs yeux se sont ouverts sur la réalité de la qualité des méthodes pédagogiques de cette dame, les élèves ont gagné en lucidité, ils sont plus autonomes vis à vis de l'institution et de son pouvoir.


Les élèves ne sont plus prêts à recevoir de l’autorité, tandis que les adultes s’obstinent à vouloir leur en transmettre. Conduire une classe aujourd’hui est une opération très délicate : on n’est plus au temps du pensionnat de Chavagnes, cette émission de M6 faisant l'apologie de l'humiliation comme méthode éducative, avec un maître parlant comme Géhova, et des élèves écoutant en silence. La solution pour améliorer les relations entre élèves et professeurs ne passe pas par un retour à l’autorité traditionnelle, mais par l’invention d’un nouveau dialogue, par une rénégociation permanente avec les jeunes. Les adolescents aujourd’hui se sentent inutiles et effrayés devant un avenir incertain. Aux adultes de faire leur boulot en les soutenant et en les aimant suffisamment.