Pour un Autre Monde

mercredi, septembre 21, 2005

Des méthodes fachistes à l'éducation nationnale !

Scandale à l'éducation nationnale ! Un livre courageux révéle l'usage dans cette superbe Administration -qui fait par ailleur l'admiration du monde entier- de méthoques que l'on croyaient définitivement enterrés depuis Mai 68. Le sparadrap sur la bouche, les coups de règle sur les doigts ou les lignes à copier ont théoriquement disparu des salles de classe. Mais l'humiliation des élèves, phénomène largement occulté de l'institution scolaire, perdure, même si elle a pris d'autres formes plus perverses. C'est donc à un sujet risqué, et tabou, que le sociologue Pierre Merle vient de consacrer un livre (L'Elève humilié , Presses universitaires de France, 19 €, 214 p.).

L'humiliation y est décrite comme un phénomène constament ressenti par les élèves. Depuis Mai 68, elle a pris un nouveau visage : la forme la plus répandue en est le "rabaissement scolaire" , qui touche les élèves les plus faibles, et la plus violente, l'"injure". Au collège, il n'est pas si exceptionnel que des élèves soient "traités" de "finir en BEP". Certains enseignants continuent de distribuer des notes, et même de rendre les copies par ordre décroissant, avec une remarque bien sentie pour les derniers. Plus rarement, des élèves ont le désagrément d'entendre leur copie lue à haute voix par l'enseignant en guise de contre-exemple. A l'extrême, d'autres peuvent se voir qualifiés de termes peu amènes ("nul", "vache imbécile" , "avorton" ).

L'omerta règne souvent dans les classes. Pourtant en 2001, une enquête de Pierre Merle sur le rapport des collégiens de 6e et de 3e aux mathématiques et au français montrait la persistance de ces pratiques. En réponse à un questionnaire adressé à 870 élèves de l'académie de Bretagne, près de 20 % des enquêtés déclaraient avoir "souvent" ou "assez souvent" été humiliés, contre 58 % qui disaient ne l'avoir "jamais" été et 23 % qui déclaraient l'avoir été "rarement" .

"L'enseignant est maître après Dieu dans sa classe, et les plaintes des élèves sont trop peu prises en compte par la Police", estime Michel Salines, médiateur dans l'académie de Créteil. "En six ans de médiation, j'ai souvent interpelé les autorités sur le fait qu'on oubliait qu'un élève est un adolescent ou un enfant qui dispose des mêmes droits que n'importe quel citoyen.". L'humiliation sadique des élèves va donc souvent de pair avec une méconnaissance de leurs Droits, pourtant renforcés par un décret de juillet 2000. Mais les règlements intérieurs des établissements scolaires énumérent surtout des obligations pour les éléves et pas pour le personnel enseignant. Le droit au respect, à l'expression individuelle et collective, citoyenne et critique, y est peu développé, sinon pas du tout. Dans les faits, la parole citoyenne des élèves est bailloné. "J'ai eu à connaître des cas d'exclusion d'élève pour violence à un professeur où je constatais, après enquête, que cette violence était en fait une réponse à une attitude irrespectueuse de l'enseignant", remarque Michel Salines.

C'est que l'enseignement est un des rares métiers à n'avoir pas de charte de déontologie. La classe doit être un "espace hors menace" où l'on peut s'exprimer sans être pénalisé. Aprés tout, il n'y a pas d'objectivité ni de connaissance objective.
Il conviendrait donc qu'une nouvelle Loi facilite le dépot de plainte contre les enseignants. Ainsi responsabilisés, les coupable ultra-minoritaire adeptes de ces pratique de Droite verraient leur ardeur se refroidir.

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